Une Peinture Atomisée
Dinçer ERKE quitte la Turquie en 1972 pour une année d’études graphiques en Allemagne. Séduit par
l’image socioculturelle de la France post soixante- huitarde, il s’inscrit à l’école des Beaux Arts à Paris
dans les années 70, où il s’installera définitivement. Il a la chance de travailler pendant 5 ans dans
l’atelier de Yankel, le digne fils de Kikoïne. Il chante l’immensité des plateaux d’Anatolie dans une
expression caustique entre Terre, Animal et Humain pour la peinture d’une Pensée Universelle. Il
transmet la Légende, de tout ce qu’il a vu entendu, vécu.
Alors que la Turquie moderne rase son histoire avec des bulldozers pour construire du béton, Erke
cherche ses motivations profondes dans le ferment des coutumes ancestrales, ainsi naquit le tableau
de » La prière à la déesse hittite : Kibélé » culte de la fécondité.
Ses dessins autant que sa peinture sont complexes, torturés pour mieux exprimer le mystère et la
survie d’une humanité qui lui parait maudite; sublime dans ce « cœur de vénus » pend au bout d’un
fil d’Ariane alors que la femme est soutenue avec vénération par trois extra terrestres innocents,
médusés par l’objet du sentiment. Ses personnages souffrent le péché originel dans leur nudité
ordinaire miroir d’une certaine solitude liée à l’incommunicabilité de cette espèce humaine qui crie
au secours, en quête de Divin : « ceux qui prennent, ceux qui donnent », »besoin d’un plus grand que
soi » L’espace découpé en strates géologiques horizontales est le souvenir des immensités de la terre
de son enfance, d’une plénitude rurale à la fois somptueuse et dépouillée.
« Je tente d’émouvoir, d’effrayer même l’œil s’arrêtant sur la toile pour que l’être dévoile ses
angoisses profondes porteuses de l’empreinte du pessimisme de la vie » Erke insiste sur la
métamorphose cellulaire de l’individu pour n’en extraire que la quintessence du sensible.
Au moment où la Turquie fait des efforts répétés pour s’amarrer à l’Europe, l’œuvre d’ Erke sertie
d’absolus suggère l’agression ressentie par un Homme déchiré, écorché, électrisé stigmatisant les
peurs qui accompagnent la perte du sens de la Vie.
» Je décris la complexité; le mystère et la survie de l’être humain dans leurs inégalités éternelles »
tient à conclure l’artiste.
Dincer Erke
61, Avenue de la Motte Picquet
75015 Paris
Téléphone : 06.87.39.07.82
E-Mail : erke.dincer@gmail.com
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